Pour la Journée des Droits des Femmes ce lundi 8 mars 2021, nous avons interrogé les grimpeuses de Block’Out !
TEMOIGNAGE DE MELANIE SANDOZ, CHAMPIONNE DU MONDE D’ESCALADE
Mélanie nous présente son parcours en tant que femme dans le monde l’escalade. De comment l’escalade est devenu son sport coup de cœur, à la réalisation de son rêve : être Championne du Monde d’Escalade de blocs.
« J’ai essayé pleins de sport étant jeune mais sans jamais accroché, cela a duré 1 an maximum.
Puis un jour, un copain de classe a voulu s’inscrire à l’escalade. Je l’ai suivi et ça m’a tout de suite plu. Et depuis je n’ai plus posé mes chaussons (sauf pendant les confinements ☹) !
Quand je suis arrivée en région parisienne en 2011, je voyais très peu de femmes dans les salles d’escalade. C’est un sport qui se démocratise. On voit d’ailleurs de plus en plus de femmes qui grimpent et c’est vraiment cool.
Je ne vois aucun frein pour une femme à pratiquer l’escalade car l’escalade est un sport qui demande de nombreuses qualités autre que la force physique comme par exemple la technique, la souplesse, le mental… Et dans les salles Block’Out, il y en a vraiment pour tous les goûts !
« Le titre de championne qui était mon rêve de petite fille »
A mes débuts, j’admirais beaucoup Sandrine Levet, grimpeuse qui a tout gagné pendant plusieurs années : championne du Monde, championne d’Europe et vainqueur de la Coupe du Monde en bloc et en difficulté… Une très grande championne !
J’ai toujours voulu arriver un jour à ce niveau et plus particulièrement au titre de championne du Monde qui était mon rêve de petite fille. Chose faite en 2012 et dont je suis très fière !
Qu’on soit une femme ou un homme, l’escalade de haut niveau n’est pas facile tous les jours. Il faut s’accrocher, se battre tout le temps.
La compétition c’est un peu les « montagnes russes émotionnelles » : tu peux être en grande forme et le jour J ça ne veut pas ! J’en ai vécu des très hauts mais aussi des très bas. L’important est qu’il faut toujours se relever et se remettre au travail.
Mais pour rien au monde, je changerai ce qu’il s’est passé. J’ai énormément appris pendant toutes ces années de haut niveau. Pour y arriver, il faut faire preuve de détermination, de persévérance, de rigueur entre autre et ce sont des choses qui me servent dans la vie de tous les jours.
« L’ouverture féminine est complémentaire à celle des hommes »
J’exerce actuellement le métier d’ouvreur à Block’Out. Il consiste à inventer les blocs.
Une journée type se décompose de la sorte :
> Le matin, on démonte les anciens blocs, on nettoie puis on sort des volumes qu’on positionne sur le mur de manière à pouvoir créer les mouvements que l’on a envie. Puis on visse les prises de chaque bloc.
> Le midi, on grimpe dans les blocs, pour voir si les mouvements auxquels on a pensé « fonctionnent » c’est-à-dire voir si on est obligé de faire ce qu’on a mis en place , si les prises ne sont pas trop loin, s’il ne manque pas une prise de pied…
> Et l’après-midi, on ressort la visseuse pour faire les modifications nécessaires.
C’est un métier très intéressant et enrichissant et où il faut faire preuve tous les jours d’imagination pour faire des choses différentes et cela dans tous les niveaux de difficulté.
Dans le milieu professionnel de l’ouverture de blocs, il est vrai que je ne travaille qu’avec des hommes. Cependant, cela n’a pas été difficile du tout de m’intégrer, au contraire ! L’ouverture féminine est complémentaire à celle des hommes car dans un style différent.
Je vais plus ouvrir des blocs techniques, à sensation, sur petites prises, et les hommes plutôt des blocs physiques, dynamiques.
Chaque ouvreur essaye d’être le plus complet possible et doit être capable d’ouvrir dans tous les styles. Mais le fait d’être une équipe d’ouvreurs mixte est, je pense, un très bon avantage pour le plus grand plaisir des client.es.
« Ne jamais abandonner »
Si j’ai un message à transmettre aux jeunes grimpeuses de haut niveau, je leur dirai de se faire plaisir, l’escalade est avant tout un jeu. Mais aussi de se faire confiance, de toujours garder en tête leurs objectifs et de ne jamais abandonner, le travail finit toujours par payer !
Pour finir, une petite citation que j’aime bien : « Entre possible et impossible, 2 lettres et un état d’esprit. »
CES FEMMES QUI ONT INSPIRE LES GRIMPEUSES DE LA TEAM B’O
Nombreuses sont les femmes qui ont marqué l’histoire grâce à leur combat pour la Journée des Femmes et de la lutte pour l’égalité des sexes. On peut citer l’emblématique Simone Veil.
D’autres citerons leur mère qui est un exemple au quotidien, leur chanteuse préférée qui dénonce les discriminations et les violences faites aux femmes dans leur chanson, ou bien leur grand-mère à travers les souvenirs qu’elle leur a raconté.
On s’est donc demandé si dans la Team B’O, nos athlètes ont été inspiré par des personnalités féminines (connues ou pas !) dans leur vie de tous les jours et celle sur les blocs :